Noeuds périscopiques

Romain Cattenoz
  • Romain Cattenoz ©Noeuds périscopiques, 2018
  • Romain Cattenoz ©Noeuds périscopiques, 2018
  • Romain Cattenoz ©Noeuds périscopiques, 2018

Bois, miroir, caoutchouc, 44 x 36 x35cm, 2018

 

Nœuds périscopiques, une série de sculptures en bois, d’une facture qui s’apparente à une machine, fonctionnent comme des instruments de regard pour découvrir des fenêtres vers l’extérieur. Ces œuvres ouvertes à l’appropriation du spectateur font référence au périscope. Romain Cattenoz détourne cet outil optique pour démultiplier les possibilités de vision.

Ces sculptures, d’un certain poids, nécessitent d’abord de comprendre la manière de les utiliser. L’artiste interroge la facilité de l’usage. A chacun de se les approprier et d’y trouver le sens qui lui convient voir de se perdre. A la fois jeux et machines de regard, ces « œuvres portables » sont comme des aides, absurdes. Elles offrent l’opportunité de prendre le temps de voir, d’observer le monde qui nous entoure. Cette expérience propose une nouvelle manière de regarder l’environnement. 

L’utilisation de ces œuvres, telles des greffes, prolongement du corps, invite à s’interroger sur leur fonctionnement interne. De là naît le désir de connaître l’organisation de notre organe de vision. Ces Nœuds périscopiques peuvent aussi provoquer le sentiment d’être perdu dans l’espace. Cette sensation renvoie alors à un aller-retour entre le réel et son image. 

De plus, ces sculptures appellent à un questionnement sur nos manières de comprendre comment le corps se situe dans l’espace. Elles invitent à examiner nos capacités à voir, à mieux regarder et à mesurer le lieu où nous nous trouvons. 

Semblables à des machines, les créations de Romain Cattenoz relèvent d’un savoir-faire, d’une connaissance des matériaux et d’une volonté d’inventer ses propres outils. L’artiste met en évidence le travail de la main, la conception et maîtrise de A à Z, de l’œuvre jusqu’à ses modalités d’exposition. 

Ces sculptures suscitent une action de la part des visiteurs. Dans ses mains, elles prennent vie. Ces observateurs deviennent eux-mêmes observés. Ces pièces manipulables ouvrent de multiples possibilités de combinaisons de formes, d’assemblages pour diverses manières de saisir le monde et de le percevoir sous différents angles.

 

Pauline Lisowski

 

Vu à

Sous les pavés les arbres

Aubervilliers

Parcours artistique

Les 6, 7 et 8 juillet 2018